- Rando&Raft
- Bus&Raft
- Difficile
- Class II-III
- 1.5-2H
L’Eygues est née dans les montagnes sèches et arides des Baronnies avant de traverser les plaines jusqu’à Nyons. Mais avant de mûrir pour devenir une rivière plutôt tranquille qui coule entre les oliviers, elle fut plus tumultueuse, creusant sévèrement les contreforts du massif et ouvrant un chemin à travers le rocher stratifié. Elle gardera son nom de jeune fille jusqu’à la Vaucluse, où elle viendra à s’appeler Aigues.
Le parcours ici proposé démarre à Rémuzat, un petit village placé à la confluence avec son affluent, l’Oule. La descente suit la route en restant proche d’elle mais n’est pas très visible depuis l’eau. Ce sont plutôt les falaises en calcaire tithonique, d’abord en rive droite puis ensuite en rive gauche qui attireront l’attention du pagayeur pendant la descente, ainsi que plusieurs cascades qui coulent par les temps de pluie. La difficulté augmente avec le niveau d’eau, passant à III(IV) avec des gros débits (>25 m3/s). Attention, avec un bassin versant important (>500 km2) et des fortes pluies, l’Eygues peut subir des crues brutales, avec une montée d’eaux très rapide.
Son éphémérité ainsi que sa beauté vous feront des souvenirs à conserver précieusement !
Les + : Descente amusante avec plusieurs rapides intéressants. Un paysage splendide, avec de belles formations rocheuses et plusieurs cascades qui tombent dedans ou à côté de la rivière. Facile à repérer depuis la route.
Les – : Rivière de caractère pluviale, il faut être réactif pour pouvoir y naviguer. L’eau sera chargée de sédiment en début de décrue. Pas beaucoup de transport en commun.
Sur terre
Plusieurs choix: des belles randos, du stop ou avec un peu d’organisation le bus!
Il existe un bus (ligne D37) qui relie Sahune à Remuzat, mais avec seulement un ou deux passages par jour en semaine et tard dans la journée, ce n’est pas idéal pour naviguer mais faisable.
Il y a plusieurs chemins pour remonter, en passant par les falaises, pour voir la vue d’en haut. C’est aussi le meilleur moyen de profiter du paysage et peut-être voir les vautours de plus près. Compte tenu de la vitesse à laquelle le débit de la rivière peut baisser, c’est peut-être mieux de faire du packraft tant qu’il y a de l’eau. Comptez plusieurs heures de marche si vous passez par les crêtes. Le plus intéressant c’est une rive droite, passant par Villeperdix, Saint May et le rocher du Cairn.
Voici la carte avec quelques uns des élements plus importants
Les Vautours de St May
La réintroduction des vautours en France, notamment dans les Baronnies, est une entreprise passionnante et cruciale pour la préservation de la biodiversité. Ces majestueux rapaces, qui ont été absents de certaines régions françaises pendant des décennies, font l’objet d’efforts de réintroduction visant à restaurer l’équilibre écologique et à promouvoir la conservation des espèces.
Le vautour fauve (Gyps fulvus) est un oiseau de grande envergure, avec des ailes larges et une envergure pouvant atteindre 2,5 mètres. Son plumage est généralement brun clair sur le dos et les ailes, tandis que les plumes de la tête et du cou sont plus pâles. C’est un charognard, se nourrissant principalement de carcasses d’animaux morts. Son régime alimentaire joue un rôle essentiel dans le nettoyage de l’environnement en éliminant les charognes.
Ces images sont prises depuis le Rocher du Cairn au dessus de l’Eygues.
Sur l'eau
Départ sous les vautours
Le plus simple pour embarquer c’est de partir depuis le village de Remuzat, sur l’Oule, juste avant que cet affluent rejoigne l’Eygues. Une petite plage en rive droite (traversez le pont blanc) vous donne accès au lit de la rivière. Les tables de picnic sont parfaites pour finir de préparer son matériel avant la mise à l’eau.
Une fois les embarcations prêtes, avancez une centaine de mètres jusqu’à la confluence. L’Eygues arrive par la gauche, doublant le débit. C’est le moment de lever le regard vers les falaises pour en prendre plein les yeux avant les rapides. Sur votre droite les faces de calcaire commencent à grandir à mesure que vous avancez. Avec un peu de chance, vous allez voir les vautours planer doucement sur les bords des falaises. Leurs silhouettes entrecoupées contre le ciel vous suivront pendant la descente. Il faut savoir qu’il est possible en saison de voir quatre espèces de vautour : fauve, moine, percnoptère et gypaète barbu !
Vous avez encore quelques centaines de mètres avant de retrouver le premier rapide : une suite de petits blocs ou trains de vagues (en fonction du débit) avec un gros bloc sur la droite. Prenez le temps de prendre vos marques et de trouver le rythme.
Les falaises
La prochaine section est la plus technique mais aussi peut-être la plus intéressante car la falaise surplombe la rivière en rive droite. C’est court mais mémorable. Ça démarre par quelques petits blocs qui vont former un rapide finissant dans un virage à gauche assez serré. Vous arrivez directes sur la falaise, attention donc au drossage sur la droite. Une ligne droite présente quelques blocs plus importants, qu’il faudra éviter toute en faisant attention aux remous qui peuvent se cacher derrière.
La rivière tourne à nouveau vers la droite avant de s’accélérer créant une belle succession de trains de vagues. Avant de se lancer dedans c’est possible de débarquer en rive gauche (plage de galets par niveau bas) et repérer si vous n’êtes pas certains. C’est la proximité de la falaise qui peut être impressionnante voire dangereuse par fort débit mais il n’y a pas de difficulté particulière en dehors des drossages sur la droite auquels il faut faire attention. C’est « la Ligne Droite » sur la carte.
Le dernier rapide de cette section est le rapide du tunnel (la route passe par un tunnel à ce niveau). Il faut juste faire attention à un gros bloc situé en plein milieu qui devient un pleureur par hautes eaux et qui peut cacher un trou assez important derrière. Si vous hésitez, un portage est possible sur l’ancienne route qui longe la rivière en rive gauche. C’est le moment de prendre deux minutes et de profiter des cascades qui parfois coulent de la falaise, sortant de deux fissures dans le calcaire.
Saint May
En avançant, les falaises s’éloignent un peu. Après un virage à gauche quelques blocs vous demanderont encore quelques manœuvres pour les contourner. Une ligne droite et la rivière tourne à nouveau vers la droite. C’est juste dans le virage que plusieurs blocs forment un rouleau qui peut retenir un peu et retourner une embarcation légère s’il vous manque de la vitesse. Il est plus marqué à 10m3 et peut se lisser par des niveaux supérieurs. Serrez à droite pour éviter le trou ou portez sur la plage de galets en rive droite.
La partie qui suit courre assez vite mais il n’y rien de compliqué hors possibles cravates. C’est très amusant : beaucoup de vagues et ça passe partout. Levez les yeux entre une vague et la suivante car devant vous le village de Saint May est perché sur les rochers. C’est le point départ pour randonner sur les plateaux calcaires et pouvoir observer les vautours.
Après passer sous le pont, un virage serré vous présente un paysage différent et magique. Plus ouvert, les sommets soumis à l’érosion s’élèvent devant vous, inspirant un air de far Ouest. Un beau train de vagues s’offre à vous ! Un sommet particulièrement raide et stratifié, l’Etournaud reste gravé dans nos esprits.
Sur les images ci-dessous on voir le petit rouleau avec niveau bas (eau claire) et moyen (eau chargé). En biplace, ça passe facile!
Suite des gorges
La section suivante est plus longue et un peu moins mouvementée, avec plusieurs petits rapides et drossages contre la falaise en rive droite. L’isolement est moins marqué car la route est un peu plus proche. Continuez environ un kilomètre, pour passer sous le pont de la route, c’est le pont de la Tune. C’est un point d’arrêt intermédiaire si vous cherchez les sensations plus fortes, la suite sera plus tranquile.
La rivière s’élargit un peu, créant par basses eaux de petits îlots de galets qu’il faudra éviter. Au bord de la route une plaque bleue montre la hauteur d’une crue plusieurs mètres au-dessus du lit de la rivière. Comme mentionné, l’Eygues est une rivière soumise à un régime torrentiel, avec des crues qui montent très vite. Il faut donc le prévoir en cas de navigation et surveiller la météo comme pour toute rivière en milieu engorgé.
Vers la fin de cette section (km 10.5 ) regardez les falaises sur la droite : deux cascades tombent depuis les falaises. La première fait un petit canyon qui ruisselle sous la route. La deuxième, qui forme le ruisseau du Grand Ubac saute depuis le haut pour créer une belle chute fine et esthétique.
Les champs de Sahune.
Un dernier virage à droite et vous passez une ligne de blocs qui coupent la rivière, passez totalement à gauche pour éviter de racler en basses eaux. C’est la fin des gorges, et le paysage commence à s’ouvrir devant vous. Il vous reste deux kilomètres de rivière provençale pour rejoindre Sahune. La sortie la plus facile est juste après le pont en rive droite, ou vous pouvez accéder au parking avec des tables ,toilettes et fontaine.
Niveaux d’eau: Vérifiez sur la jauge du Pont de St May, visible sur internet. Niveau mini d’environ 7.5 m3/s. Entre 10 et 20 c’est parfait pour s’amuser. Au-delà ça monte une classe car rapides continus.
Informations Essentielles
- Distance packraft : 12.5 km, classe II-III
- Saison : Fin automne, hiver et printemps (fortes pluies)
- Niveau d'eau : cliquez ici!
- Fichier .kml : cliquez ici !
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