DCIM100GOPROG0017639.JPG

Topo : L’Eygues de Rémuzat à Sahune

Cette descente traverse les gorges de Saint May, un paysage rocheux et sauvage, survolé par les vautours, là où la Drôme provençale nous dépayse et nous fait rêver avec les montagnes de l’Ouest américain. C’est un parcours d’eau vive en classe II-III, très esthétique et très prisé

L’Eygues est née dans les montagnes sèches et arides des Baronnies avant de traverser les plaines jusqu’à Nyons. Mais avant de mûrir pour devenir une rivière plutôt tranquille qui coule entre les oliviers, elle fut plus tumultueuse, creusant sévèrement les contreforts du massif et ouvrant un chemin à travers le rocher stratifié. Elle gardera son nom de jeune fille jusqu’à la Vaucluse, où elle viendra à s’appeler Aigues. 

Le parcours ici proposé démarre à Rémuzat, un petit village placé à la confluence avec son affluent, l’Oule. La descente suit la route en restant proche d’elle mais n’est pas très visible depuis l’eau. Ce sont plutôt les falaises en calcaire tithonique, d’abord en rive droite puis ensuite en rive gauche qui attireront l’attention du pagayeur pendant la descente, ainsi que plusieurs cascades qui coulent par les temps de pluie. La difficulté augmente avec le niveau d’eau, passant à III(IV) avec des gros débits (>25 m3/s). Attention, avec un bassin versant important (>500 km2) et des fortes pluies, l’Eygues peut subir des crues brutales, avec une montée d’eaux très rapide. 

Son éphémérité ainsi que sa beauté vous feront des souvenirs à conserver précieusement ! 

Les + : Descente amusante avec plusieurs rapides intéressants. Un paysage splendide, avec de belles formations rocheuses et plusieurs cascades qui tombent dedans ou à côté de la rivière. Facile à repérer depuis la route.

Les – : Rivière de caractère pluviale, il faut être réactif pour pouvoir y naviguer. L’eau sera chargée de sédiment en début de décrue. Pas beaucoup de transport en commun.

Packrafts sur l'Eygues, descente provençale
Pas besoin de l'Ouest Américain, voici l'Eygues!

Sur terre

Plusieurs choix: des belles randos, du stop ou avec un peu d’organisation le bus!

Il existe un bus (ligne D37) qui relie Sahune à Remuzat, mais avec seulement un ou deux passages par jour en semaine et tard dans la journée, ce n’est pas idéal pour naviguer mais faisable.

Cliquez ici pour les horaires

Il y a plusieurs chemins pour remonter, en passant par les falaises, pour voir la vue d’en haut. C’est aussi le meilleur moyen de profiter du paysage et peut-être voir les vautours de plus près. Compte tenu de la vitesse à laquelle le débit de la rivière peut baisser, c’est peut-être mieux de faire du packraft tant qu’il y a de l’eau. Comptez plusieurs heures de marche si vous passez par les crêtes. Le plus intéressant c’est une rive droite, passant par Villeperdix, Saint May et le rocher du Cairn. 

Voici la carte avec quelques uns des élements plus importants

Les Vautours de St May

La réintroduction des vautours en France, notamment dans les Baronnies, est une entreprise passionnante et cruciale pour la préservation de la biodiversité. Ces majestueux rapaces, qui ont été absents de certaines régions françaises pendant des décennies, font l’objet d’efforts de réintroduction visant à restaurer l’équilibre écologique et à promouvoir la conservation des espèces.

Le vautour fauve (Gyps fulvus) est un oiseau de grande envergure, avec des ailes larges et une envergure pouvant atteindre 2,5 mètres. Son plumage est généralement brun clair sur le dos et les ailes, tandis que les plumes de la tête et du cou sont plus pâles. C’est un charognard, se nourrissant principalement de carcasses d’animaux morts. Son régime alimentaire joue un rôle essentiel dans le nettoyage de l’environnement en éliminant les charognes.

Ces images sont prises depuis le Rocher du Cairn au dessus de l’Eygues.

Sur l'eau

Départ sous les vautours
 

Le plus simple pour embarquer c’est de partir depuis le village de Remuzat, sur l’Oule, juste avant que cet affluent rejoigne l’Eygues. Une petite plage en rive droite (traversez le pont blanc) vous donne accès au lit de la rivière. Les tables de picnic sont parfaites pour finir de préparer son matériel avant la mise à l’eau. 

Une fois les embarcations prêtes, avancez une centaine de mètres jusqu’à la confluence. L’Eygues arrive par la gauche, doublant le débit. C’est le moment de lever le regard vers les falaises pour en prendre plein les yeux avant les rapides. Sur votre droite les faces de calcaire commencent à grandir à mesure que vous avancez. Avec un peu de chance, vous allez voir les vautours planer doucement sur les bords des falaises. Leurs silhouettes entrecoupées contre le ciel vous suivront pendant la descente. Il faut savoir qu’il est possible en saison de voir quatre espèces de vautour : fauve, moine, percnoptère et gypaète barbu !

Vous avez encore quelques centaines de mètres avant de retrouver le premier rapide : une suite de petits blocs ou trains de vagues (en fonction du débit) avec un gros bloc sur la droite. Prenez le temps de prendre vos marques et de trouver le rythme. 

Les falaises

 

La prochaine section est la plus technique mais aussi peut-être la plus intéressante car la falaise surplombe la rivière en rive droite. C’est court mais mémorable. Ça démarre par quelques petits blocs qui vont former un rapide finissant dans un virage à gauche assez serré. Vous arrivez directes sur la falaise, attention donc au drossage sur la droite. Une ligne droite présente quelques blocs plus importants, qu’il faudra éviter toute en faisant attention aux remous qui peuvent se cacher derrière. 

La rivière tourne à nouveau vers la droite avant de s’accélérer créant une belle succession de trains de vagues. Avant de se lancer dedans c’est possible de débarquer en rive gauche (plage de galets par niveau bas) et repérer si vous n’êtes pas certains. C’est la proximité de la falaise qui peut être impressionnante voire dangereuse par fort débit mais il n’y a pas de difficulté particulière en dehors des drossages sur la droite auquels il faut faire attention. C’est « la Ligne Droite » sur la carte. 

Le dernier rapide de cette section est le rapide du tunnel (la route passe par un tunnel à ce niveau). Il faut juste faire attention à un gros bloc situé en plein milieu qui devient un pleureur par hautes eaux et qui peut cacher un trou assez important derrière. Si vous hésitez, un portage est possible sur l’ancienne route qui longe la rivière en rive gauche. C’est le moment de prendre deux minutes et de profiter des cascades qui parfois coulent de la falaise, sortant de deux fissures dans le calcaire.

Saint May

 

En avançant, les falaises s’éloignent un peu. Après un virage à gauche quelques blocs vous demanderont encore quelques manœuvres pour les contourner. Une ligne droite et la rivière tourne à nouveau vers la droite. C’est juste dans le virage que plusieurs blocs forment un rouleau qui peut retenir un peu et retourner une embarcation légère s’il vous manque de la vitesse. Il est plus marqué à 10m3 et peut se lisser par des niveaux supérieurs. Serrez à droite pour éviter le trou ou portez sur la plage de galets en rive droite. 

La partie qui suit courre assez vite mais il n’y rien de compliqué hors possibles cravates. C’est très amusant : beaucoup de vagues et ça passe partout. Levez les yeux entre une vague et la suivante car devant vous le village de Saint May est perché sur les rochers. C’est le point départ pour randonner sur les plateaux calcaires et pouvoir observer les vautours. 

Après passer sous le pont, un virage serré vous présente un paysage différent et magique. Plus ouvert, les sommets soumis à l’érosion s’élèvent devant vous, inspirant un air de far Ouest. Un beau train de vagues s’offre à vous ! Un sommet particulièrement raide et stratifié, l’Etournaud reste gravé dans nos esprits.

Sur les images ci-dessous on voir le petit rouleau avec niveau bas (eau claire) et moyen (eau chargé). En biplace, ça passe facile! 

Suite des gorges

 

La section suivante est plus longue et un peu moins mouvementée, avec plusieurs petits rapides et drossages contre la falaise en rive droite. L’isolement est moins marqué car la route est un peu plus proche. Continuez environ un kilomètre, pour passer sous le pont de la route, c’est le pont de la Tune. C’est un point d’arrêt intermédiaire si vous cherchez les sensations plus fortes, la suite sera plus tranquile.

La rivière s’élargit un peu, créant par basses eaux de petits îlots de galets qu’il faudra éviter. Au bord de la route une plaque bleue montre la hauteur d’une crue plusieurs mètres au-dessus du lit de la rivière. Comme mentionné, l’Eygues est une rivière soumise à un régime torrentiel, avec des crues qui montent très vite. Il faut donc le prévoir en cas de navigation et surveiller la météo comme pour toute rivière en milieu engorgé. 

Vers la fin de cette section (km 10.5 ) regardez les falaises sur la droite : deux cascades tombent depuis les falaises. La première fait un petit canyon qui ruisselle sous la route. La deuxième, qui forme le ruisseau du Grand Ubac saute depuis le haut pour créer une belle chute fine et esthétique.

Les champs de Sahune. 

 

Un dernier virage à droite et vous passez une ligne de blocs qui coupent la rivière, passez totalement à gauche pour éviter de racler en basses eaux. C’est la fin des gorges, et le paysage commence à s’ouvrir devant vous. Il vous reste deux kilomètres de rivière provençale pour rejoindre Sahune. La sortie la plus facile est juste après le pont en rive droite, ou vous pouvez accéder au parking avec des tables ,toilettes et fontaine. 

Niveaux d’eau: Vérifiez sur la jauge du Pont de St May, visible sur internet. Niveau mini d’environ 7.5 m3/s. Entre 10 et 20 c’est parfait pour s’amuser. Au-delà ça monte une classe car rapides continus.

Informations Essentielles

Découvrez d'autres aventures

Micro-aventure
Antoine Bussier

Cordes et Courants

Et si on combinait des pratiques ? L’une sur l’eau, l’autre dans les airs ? Découvrez le packraft et via corda, une association originale!

Lire la suite »
Voyage
Ludovic Ibba

Arktouros – Yukon et le Grand Nord

Du grec ancien ἄρκτος (ours) et οὖρος (gardien), Arcturos ou encore Arcturus est l’étoile la plus brillante de la constellation boréale du Bouvier et l’une des plus lumineuses de l’hémisphère nord. Etoile géante d’un rouge-or/orangé éclatant, elle doit son nom à sa proximité et à son attache mythologique avec les constellations de la Grande Ours (Ursa Major) et de la Petite Ours (Ursa Minor). Arktouros Project, c’est s’aventurer au cœur des contrées lointaines et inaccessibles d’Alaska, y observer une faune et une flore d’exception, sensibiliser le plus grand nombre à l’importance de sa préservation mais aussi se reconnecter avec soi même et avec le monde qui nous entoure.

Lire la suite »
Ressources
Rob Estivill

Dangers en packraft : 3 pièges à connaitre

Quand on débute en rivière, il est important de savoir que c’est un milieu naturel non-aseptisé et sans aménagement. Il peut y avoir des dangers qui mettent en péril la vie du pratiquant de packraft. Ici on présente les 3 plus gros dangers en rivière qui peuvent rester cachés mais qui risquent d’être mortels.

Lire la suite »
Confection des packrafts à l'aide d'une soudeuse haute fréquence
Offre d'Emploi
Médo

MEKONG recrute un·e Opérateur·trice de Fabrication !

MEKONG, entreprise créée en 2019 et située à Crest (Drôme) fabrique des packrafts, un concept de kayak ultra-léger né aux USA il y a une quinzaine d’années. Nous recrutons un.e Opérateur.trice de Fabrication afin d’assurer la confection des packrafts et le prototypage de nouveaux modèles.

Lire la suite »
Ressources
Rob Estivill

Parler packraft ? Terminologie de rivière

En rivière, comme chaque milieu spécifique, nous avons besoin de termes précis pour décrire les phénomènes physiques et techniques que nous allons rencontrer en packraft. Voici une petite sélection des termes plus utilisés pour décrire la rivière avec des illustrations simples.

Lire la suite »
Ressources
Rob Estivill

Difficulté en packraft : classification des rivières

Vous avez peut-être déjà entendu parler des rivières en classe IV ? Comme dans beaucoup de domaines, la difficulté du parcours en eau vive est classée sur une échelle numérique. Cela vous donne un repère et vous aidera dans la prise de décision concernant le choix d’un parcours ou d’un autre. Vous pourrez trouver ce classement en cherchant dans les topos ou en discutant avec les locaux. Avec l’expérience, vous pourrez le déterminer vous mêmes.

Lire la suite »

Le nettoyage de votre packraft est simplifié : deux trous disposés ingénieusement à l’arrière du pontage permettent d’évacuer facilement  l’eau et les saletés durant et après vos sorties. 

Article récent

Nico Mathieux descend le Rhone en packraft Mekong
Micro-aventure
Rob Estivill

Rhône Intégrale – Nico Mathieux

Cet été passé, l’explorateur Nico Mathieux est parti réaliser une expédition plus proche de chez nous que d’habitude. En remontant en alpinisme jusqu’aux glaciers à environ 3000 m d’altitude dans le Valais Suisse, il a ensuite suivi le trajet du fleuve, d’abord à pied puis à vélo, jusqu’au lac Leman et la frontière Française. C’est ici qu’il a troqué les pédales pour la pagaie, et gonflé son packraft pour attaquer le cœur du projet : pagayer jusqu’à la Mer.

Lire plus »

NOUS SUIVRE

NOS ACCESSOIRES

Découvrez nos accessoires

Toute une gamme d'articles sélectionnés pour la pratique du packraft

Autre article

packraft mekong rouge et noir en belgique
News
Les Baroudeurs Liégeois

Où faire du packraft en Belgique ?

La Belgique, parmi les pays précurseurs du packraft en Europe, est un superbe terrain d’aventures pour les amateurs de randonnées sur l’eau. Des paysages sauvages des Ardennes aux canaux de la Flandre, découvrez la Belgique sous un nouvel angle !

Lire plus »
Panier

Afin de vous garantir une expérience optimale sur notre site et de réaliser des statistiques de visites, nous utilisons des cookies. En poursuivant votre navigation vous acceptez leur utilisation. En savoir plus.