Planiol, pleureur, pontage ? Vous connaissez tous ces mots ? En rivière, comme chaque milieu spécifique, nous avons besoin de termes précis pour décrire les phénomènes physiques et techniques que nous allons rencontrer en packraft. Si vous débutez, c’est normal de ne pas le connaitre, mais avec la pratique vous allez enrichir rapidement votre vocabulaire. Les connaitre c’est intéressant car cela permet de mieux communiquer avec ses coéquipiers et de transmettre plus clairement les informations.
Plutôt que proposer une longue liste indigeste, voici une petite sélection des termes plus utilisés pour décrire la rivière. Les rassembler par groupe peut peut-être simplifier la compréhension, et dans tous les cas vous pourrez revenir plus tard si vous en oubliez !
En quête de sens
Tout d’abord, avant d’aller plus loin dans le lexique, il est important de revoir les bases. Nous avons l’habitude de donner les directions vis-à-vis d’une référence mais comment cela se passe en rivière ? Nous utilisons les sens de l’eau, en indiquant l’aval et l’amont selon l’écoulement. Cela peut être par rapport à un obstacle, un parcours ou un autre kayakiste.
Concrètement on regarde toujours en aval, dans le sens d’écoulement de l’eau pour indiquer la droite ou la gauche. Pour une rivière qui coule du nord au sud, à droite, et par extension la rive droite sera sur l’ouest, la rive gauche, à l’est. Cela peut paraitre évident pour quelques-uns mais pas pour tout le monde. Ainsi l’identification de la rive gauche et droite ne dépend pas de la trajectoire de la rivière.
Sur la rivière nous pouvons définir une veine d’eau comme une zone ayant un courant plus important et un flux laminaire. En fonction de la morphologie de la rivière il peut exister plusieurs veines que nous pouvons définir comme principales et secondaires. Un rapide est le terme utilisé pour désigner tout obstacle ou zone de pente plus importante qui perturbe le courant en l’accélérant, créant des mouvements d’eau aléatoires. On parle de berge pour parler des bords de la rivière avec accès.
Les rapides
En fonction des mouvements d’eau et des rapides il existe une nomenclature précise pour bien comprendre les passages. Tout d’abord il faut identifier les zones de courant qui vont avancer dans le sens de la rivière et les contrecourants qui serviront à s’arrêter, attendre les autres et souffler un peu. Ils sont identifiables derrière les obstacles où l’eau coule en sens inverse au sens de la rivière.
Les planions sont les zones d’eau calme entre les rapides où il faudra pagayer pour avancer. En arrivant à la cassure, elle peut prendre la forme d’un seuil, c’est-à-dire d’une petite chute marquée sur toute la largeur de la veine, une grille de blocs à travers laquelle il faudra manœuvrer en slalomant. Quand l’eau passe sur des rochers immergés cela peut créer des vagues ou des rouleaux ; des vagues cassantes qui peuvent recirculer et déstabiliser la personne dans son packraft.
Si la veine d’eau, accéléré par la pente, vient taper contre l’extérieur de la courbe, on appelle cela un drossage. Cela peut être dangereux car il y aura des courants forts, mais aussi car c’est la zone où vont finir tous les objets portés par la rivière. Dans certaines configurations, l’eau peut avoir creusé le rocher, créant un trou sous le niveau d’eau qui peut devenir un piège. Pour éviter les drossages il faut se placer à l’intérieur de la courbe.
Ci-dessous (gauche à droite): deux exemples de drossage, un petit seuil, une vague statique, le passage d’une grille et le passage d’un rouleau.
Obstacles et dangers
Il est important de communiquer sur la rivière et surtout de rester en sécurité. Connaitre les dangers et pouvoir les partager avec les autres pratiquants est la base d’une activité collective.
Sur l’image plus bas, on peut voir quelques phénomènes dangereux qu’on peut retrouver sur la rivière. Un pleureur qui n’est pas en danger en soit mais simplement un rocher légèrement immergé, peut donner lieu à un rouleau ou trou conséquent par des débits importants. Si le trou est grand et puissant il peut nous ralentir, arrêter, voire rappeler. On peut dire qu’il « colle ».
Deux autres dangers naturels sont les embâcles et les siphons. Les embâcles sont des objets en surface qui laissent passer l’eau mais pas les personnes, comme les arbres tombés. Les siphons sont des endroits ou l’eau passe sous les objets créant un risque de noyade. Ici on peut voir un siphon entre deux rochers. Derrière les siphons (et d’autres mouvements d’eau moins dangereux) on peut trouver des marmites qui sont des mouvements d’eau verticaux plus ou moins importants. Si vous voulez en savoir plus sur ces dangers vous pouvez voir l’article plus détaillé « 3 dangers sur la rivière ».
Un rapide qui ne peut pas être navigué (trop difficile, trop dangereux) est appelé infranchissable, ou juste « infran ». Avec la progression du sport (embarcations, technique) et les mouvements du lit de la rivière, il y a des passages qui étaient considérés comme infranchissables mais qui sont devenus franchissables aujourd’hui. Dans ce cas-là ce sont des « ex-infrans ». Si vous rencontrez un rapide infranchissable ou juste trop dur pour vous, la solution est de trouver un chemin de portage. Débarquez, repérez et si besoin rembarquez après la difficulté pour poursuivre la descente. Le grand avantage des packrafts par rapport à d’autres embarcations, c’est que grâce à leur poids il est relativement facile de réaliser les portages
Ci-dessous (gauche à droite): un infran, deux exemples de pleureurs, deux portages, un rouleau qui rapelle, deux embâcles et un siphon.
Dans les images vous pouvez voir une partie des éléments ci-décrits. En connaissez-vous d’autres ? N’hésitez pas à nous en parler dans les commentaires ; est-ce que vous pensez à d’autres phénomènes qu’il faut absolument connaitre ?
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