Retour sur notre 1ère édition : la Loire en packraft
Les bateaux que l’équipe de Mekong nous avait prêtés étaient les tous premiers prototypes. Ils n’avaient ni pontage, ni système de stockage interne, et souffraient de quelques défauts de jeunesse. On ne vous explique pas le remue méninge pour sangler toutes les affaires sur les bateaux. Ceci dit, cela n’avait fait qu’enrichir de bons souvenirs cette escapade !
Nos journées sur le fleuve royal étaient bien rodées : coups de pagaies, pique-nique et k-way (et oui pas de chance il ne fait pas toujours beau au mois de juin…). Puis chaque soir, notre petit rituel : faire sécher les vêtements près du feu de camp et préparer le campement en chantant.
Le plus souvent nous trouvions refuge sur une des nombreuses îles de la Loire : idéal pour être certaines de ne pas être gênées par un quelconque voisin (en dehors des castors observés aux aurores !). Attention tout de même à ne pas débarquer sur une île privée ou réservée à la préservation des espèces protégées. Et en repartant, on ne laisse rien sur son passage, vérification collective obligée !
Nous avions démarré ce périple à Amboise, pour le terminer à La Chapelle-sur-Loire, avant de faire le trajet retour en train. Une super expérience, que nous recommandons bien volontiers ! Même s’il y a peu de courant sur la Loire, ce fleuve est magnifique et la diversité des paysages, alternant entre plages sauvages et vieilles pierres, est incroyable. Tellement superbe que cette année, nous voilà reparties avec la même équipe, cette fois-ci sur l’Allier !
On prend les mêmes et on recommence !
Qui dit deuxième essai, dit matériel amélioré et meilleure organisation (enfin on essaye en tout cas !). Les packrafts ont nettement évolué depuis l’année dernière et de nouvelles options sont disponibles : on découvre le système auto-videur, le stockage interne et le pontage. Cela change la vie, plus besoin de tout sangler, le stockage interne nous simplifie le voyage.
L’Allier, qui comporte des rapides de classe I-II sur la section que nous parcourons, est plus mouvementé que la Loire : des remous, des passages plus ou moins faciles, des débarquements à faire, adieu le long fleuve tranquille et bonjour l’adrénaline ! Nous embarquons à Langeac au niveau du camping des gorges de l’Allier, après avoir déposé la voiture à Issoire puis pris un train et un bus pour rejoindre le point de départ de notre virée. Après 6 km, une partie de la bande est déjà tombée à l’eau. Une retenue barre la rivière, un panneau indique un passage possible pour les kayaks sur la gauche mais la glissière est très courte et se termine sur un petit bassin pas facile à gérer. On vous conseille de vous arrêter en amont et de porter si vous voulez éviter la trempette.
Ne sachant pas exactement à quelle allure nous irions, nous avions repéré plusieurs gares accessibles depuis l’Allier tout le long de notre parcours. Cette année l’objectif est moins sportif et le soleil est au rendez-vous. La baignade est donc de mise et le repos bien appréciable.
Notre premier campement se trouve à 7 km de Langeac, dans le hameau « Le Chambon ». Le spot parfait pour faire une petite balade digestive au coucher du soleil. On en profite pour se recharger en eau chez une habitante, qui nous offre un pot de miel maison et est ravie de faire causette dans son somptueux salon qui domine l’Allier.
Le lendemain, l’objectif est de faire un arrêt à la base de canoë de Lavoûte-Chilhac sur les recommandations d’un moniteur que nous avions eu précédemment au téléphone, afin de récupérer un topo et quelques explications sur la suite du parcours. Finalement, l’agitation de l’eau et l’énergie dépensée nous ouvre bien l’appétit (« encore ! » nous diriez-vous !). Après un bon pique-nique, on s’offre donc une après-midi farniente au bord de la rivière et alternons entre sieste et baignade. C’est aussi l’occasion de se balader dans ce très beau village médiéval de Lavoûte-Chilhac avec son prieuré, ses ruelles et son petit marché du vendredi. Le soir, on décide de prolonger le plaisir en s’offrant un restaurant de spécialités locales. C’est le spot idéal pour profiter du patrimoine et de l’ambiance chaleureuse de ce début juin.
Notre dernière journée est plus intense (après une journée plus « off », on se doit bien cela), nous parcourons près de 25 kms pour rejoindre Brioude. On s’autorise quelques rares arrêts pour déjeuner, prendre des photos et contourner à pied les barrages de Vieille-Brioude et Brioude. Pour ce dernier bivouac, nous dénichons un spot grandiose : une jolie petite cabane en bois à quelques mètres de l’Allier, avec table, banc, cabane et barbecue. Si c’est pas le paradis ?! Un dernier bain de minuit et hop, au lit avant de se faire dévorer par les moustiques.
Après 4 jours d’aventure, il est déjà temps de rentrer chez soi… Cela fait toujours un petit choc de retourner à la « ville » quand nous avons passé plusieurs jours sur l’eau et à dormir en pleine nature. Mais avant de retrouver la civilisation, un dernier challenge : rejoindre la gare de Brioude à pieds et porter toutes nos affaires sur 4 km (pourtant on pense partir léger à chaque fois…). Avec de la musique, du soleil, des amies, ça se passe finalement très bien !
Nous avons toutes hâte d’être à l’année prochaine pour partager de nouvelles expériences en pleine nature !
Pauline, Cloé, Morgane, Capucine, Florine et Florentine
Nos conseils pour la descente de l'Allier en packraft
- Au niveau de Brioude la rivière se divise en plusieurs bras et il faut régulièrement pousser le packraft. Avant le départ, vérifiez les niveaux d’eau sur l’application River App. Préférez une descente au mois de mai pour bénéficier de la chaleur et d’une eau encore assez haute.
- Les ravitaillements ne sont pas si courants en bord de rivière et il vaut mieux prévoir à l’avance. Vous trouverez facilement un petit restaurant ou une supérette à Lavoûte-Chillac, puis le prochain snack se trouve à 15 km en bord de rivière « le Bar Restaurant la Vialette ». Enfin ne comptez pas sur Brioude pour un ravitaillement car le centre ville est trop loin, mais plutôt le restaurant du camping de Vieille-Brioude.
- Pour profiter des transports en commun avec un départ à Langeac, un TER (en bus) vous y amène depuis Clermont-Ferrand avec changement à Saint George d’Aurac (la correspondance se fait très bien et s’il y a du retard le deuxième bus attend le premier).
- N’hésitez pas à appeler la base nautique de Lavoûte Chillac pour plus d’informations sur le parcours que vous emprunterez : 04 71 77 44 80.
Cette micro-aventure a été réalisée avec ces 2 packrafts
Découvrez d'autres aventures
Topo: Le Drac entre le Pont du Fossé et Saint Bonnet
La partie haute du Drac coule dans une vallée large et champêtre. La pente est douce, la rivière serpente entre les galets dans un paysage sauvage, offrant une belle vue sur le sud des Écrins.
Ubaye – La Reine des Neiges
Été 2021. Nous sommes sur le retour d’une sortie sur l’Ubaye, rivière reine des Hautes-Alpes. Dans le train qui traverse les montagnes du Haut-Diois et nous ramène à la maison, nous rêvons d’un nouveau bateau qui repousse les limites du packraft. Une nouvelle forme, adapté à l’eau vive…
Hiver 2023. Après quasi un an et demi de travail, nous retournons sur l’Ubaye pour y tester notre ultime prototype et profiter de l’incroyable paysage minéral qui nous offrent les Gorges Royales. Nous arrivons peu après le dernier épisode neigeux, qui a blanchit les montagnes jusqu’à 800 m d’altitude.
Lou et Rémi, guides chez Hike2River
Hike2River, de la haute rivière en packraft, mais pas seulement : technique, sécurité et aventures ! Lou et Rémi sont des spécialistes de l’eau vive et ils vous feront découvrir le packraft au fil des rapides des eaux vives.
Rhône Intégrale – Nico Mathieux
Cet été passé, l’explorateur Nico Mathieux est parti réaliser une expédition plus proche de chez nous que d’habitude. En remontant en alpinisme jusqu’aux glaciers à environ 3000 m d’altitude dans le Valais Suisse, il a ensuite suivi le trajet du fleuve, d’abord à pied puis à vélo, jusqu’au lac Leman et la frontière Française. C’est ici qu’il a troqué les pédales pour la pagaie, et gonflé son packraft pour attaquer le cœur du projet : pagayer jusqu’à la Mer.
Difficulté en packraft : classification des rivières
Vous avez peut-être déjà entendu parler des rivières en classe IV ? Comme dans beaucoup de domaines, la difficulté du parcours en eau vive est classée sur une échelle numérique. Cela vous donne un repère et vous aidera dans la prise de décision concernant le choix d’un parcours ou d’un autre. Vous pourrez trouver ce classement en cherchant dans les topos ou en discutant avec les locaux. Avec l’expérience, vous pourrez le déterminer vous mêmes.
Topo: Le Drac entre Saint Bonnet et le Pont de la Guinguette
Au cœur du Champsaur, cette section du Drac offre une descente sportive et ludique avec vues sur les Ecrins et le Dévoluy. Un enchainement de rapides faciles mais qui peuvent être puissants en font une sortie mémorable.