Difficulté des parcours
Vous avez peut-être déjà entendu parler des rivières en classe IV ? Il s’agit d’une rivière considérée comme étant très difficile. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Comme dans beaucoup de domaines, la difficulté du parcours en eau vive est classée sur une échelle numérique. Cela vous donne un repère et vous aidera dans la prise de décision concernant le choix d’un parcours ou d’un autre. Quand vous naviguez sur une rivière, si c’est une section souvent parcourue, elle sera probablement classée. Vous pourrez trouver ce classement en cherchant dans les topos ou en discutant avec les locaux. Avec la pratique, vous allez pouvoir juger par vous-mêmes un parcours. Sur une même rivière il peut y avoir plusieurs sections avec des difficultés très variables.
La difficulté du parcours sera donnée de 1 à 6, écrit en chiffres romains (I à VI). Plus la valeur est haute, plus la difficulté est importante. Ci-dessous vous avez un tableau récapitulatif extrait du code du sport (Annexe III-12 (art. A322-43)) qui définit les classes de façon simple :
Sale
Classe I >
Facile >
Obstacles simples.
Sale
Classe II >
Moyennement Difficile >
Obstacles simples dans le courant.
Petits seuils.
Sale
Classe III >
Difficile >
Blocs de roche, petites chutes, obstacles divers dans le courant.
Sale
Classe IV >
Très difficile >
Roches obstruant le courant, chutes plus élevées avec rappels.
Sale
Classe V >
Extrêmement Difficile >
Passages étroits, chutes très élevées avec entrées et sorties difficiles.
Sale
Classe VI >
Limite de la navigabilité (généralement impossible) >
Pour mieux visualiser les difficultés vous pouvez découvrir nos topos en difficulté croissante. Par exemple: les Gorges de l’Ardèche sont côtés classe I avec passages II, La Drôme entre Pontaix et Vercheny côté II, La Severaisse du III avec passage IV et les Ex-Infrans sur l’Ubaye sont du IV avec passage V.
Voici quelques images de rivières de gauche à droite: Le Tarn à Saint Chély (cl I), les Gorges de la Cèze (cl I) et le Gardon (cl I-II)
En montant un peu en difficulté, voici des images de la Drôme et l’Oulle (cl II), l’Eygues (cl II-III), le Drac (cl III) et pour finir l’Eyrieux (cl III(IV).
Nous sommes d’accord, le commun des mortels n’ira jamais au-delà de la classe IV-V. Par contre n’oubliez pas que la classe I est déjà de l’eau vive, avec un courant qui peut vous pousser. Le classement d’une rivière peut aussi changer, souvent suite à une crue qui fait bouger les rochers.
Comme précise en plus le code :
« Cette classification ne comprend pas les catégories de parcours particuliers suivantes :
― les barrages qui sont facilement franchissables ou très dangereux ;
― les canaux, les petites rivières de plaine, les fleuves navigables de courant lent à rapide mais régulier qui présentent des obstacles comme des barrages divers, des épis, des bouées, des points surbaissés, des enclos de pâturage, des vagues par vent ou par bateaux, des tourbillons derrière les piles de pont ;
― les plans d’eau calme.
A savoir qu’en France cette classification a une valeur légale concernant l’encadrement, servant à limiter les prérogatives en fonction du diplôme d’un guide. Par exemple si une personne ne dispose pas d’un diplôme permettant d’encadrer en la classe IV, elle ne sera pas autorisée à le faire.
Ce classement qui reste volontairement vague et qui tient compte de la nature changeante du milieu, sera matière à discussion entre passionnés ! Attention, la classification décrite ci-dessous fait référence à la difficulté et non pas à la dangerosité. Même si une rivière difficile est logiquement plus dangereuse (risque de chute et impact plus important) il peut y avoir des rivières faciles qui le sont aussi, pour plusieurs raisons. Par exemple, la Drôme est une rivière classé II, relativement facile. Néanmoins la présence importante d’arbres et embâcles sur certaines sections peuvent présenter un danger avec un risque de coincement et de noyade.
Pour terminer voici des images du Chalaux, le Guil (cl IV) et les ex-infrans de l’Ubaye (cl IV-V).
Autres classements
La classification de I-VI est globalement reconnue à l’étranger mais n’hésitez pas à vérifier avant de vous lancer sur une descente. En plongeant un peu dans les topos et les récits, vous allez surement tomber sur des classifications avec des précisions supplémentaires. Par exemple Cl. III (4) E2 volume. Kezako ?
Nous allons décortiquer cela :
- Cl III : Il s’agit donc d’une rivière en class III. C’est donc, comme nous l’avons vu, une rivière difficile avec possibilité de vagues hautes, gros remous, tourbillons et rapides.
- (4) : Il s’agit d’un passage. Globalement la rivière est classé III mais il y a un ou plusieurs rapides ponctuels de type IV.
- E2 : c’est l’engagement, défini ci-dessous. Dans cet exemple c’est « engagé ».
- Volume : c’est une précision sur la nature de la rivière ; il y a beaucoup d’eau donnant lieu a des phénomènes hydrauliques particuliers.
Il peut donc y avoir d’autres informations pour décrire la rivière en fonction de la personne qui a écrit le texte, notamment l’engagement.
La notion d’engagement fait référence au risque encouru lors de la descente. Cela peut être lié à la configuration des rapides ou à la difficulté de pouvoir sortir facilement des sections abordées, voire l’impossibilité de le faire. Cela devra être intégré dans la décision car en cas d’imprévu les conséquences pourront être beaucoup plus importantes. Voici la cotation proposée dans CKM n° 132 par Pierre Peschier et communément utilisé maintenant.
E1: Peu engagé, pas de risque particulier sauf circonstances exceptionnelles.
E2: Engagé, risque de blessure ou de mauvaise chute.
E3:Très engagé, les conséquences d’une erreur peuvent être graves, voire fatales.
E4: Engagement maximum, idem niveaux E2 et E3 mais le portage est impossible dans certains cas : obligation de franchissement.
En anglais, on utilise l’expression « must run » pour le E4, qui implique l’obligation de réaliser le passage. On parlera de façon plus large de l’engagement pour les descentes dans une gorge ou un canyon où la sortie devient compliquée.
On pourra encore définir et préciser une rivière comme étant alpine (avec une pente forte), cévenole (avec des chutes discrètes et des bassins plats), torrentielle (avec de remontés d’eau soudaines) ou à volume (avec des vagues et des rouleaux imposants) entre plein d’autres descripteurs… Vous allez découvrir toute cette terminologie avec la pratique, pouvant comparer vos expériences avec ce lexique au fur et à mesure.
Influence des niveaux d’eau
Finalement, nous pouvons trouver des précisions concernant la difficulté selon le niveau d’eau. Cela signifie que la rivière sera plus ou moins difficile en fonction du débit au moment de la décente. Par exemple une rivière côtée III peut devenir IV par niveaux hauts en fonction de sa configuration.
Nous pouvons définir les niveaux comme :
- Niveau bas : Le débit d’eau est inférieur à la normale. Les obstacles tels que les rochers et les seuils peuvent être plus exposés, rendant certains passages plus difficiles ou impassables. Les rapides peuvent être moins puissants. C’est souvent la limite de navigabilité et une valeur importante à connaitre.
- Niveau moyen : Le débit d’eau est modéré et se situe généralement dans la fourchette normale. Les obstacles sont généralement bien couverts, offrant un bon compromis entre la difficulté et la sécurité selon les descriptifs.
- Niveau haut: Le débit d’eau est important. Les rapides peuvent être plus puissants, avec des vagues plus grandes et un courant plus fort. Certains passages peuvent devenir plus difficiles à naviguer en raison de l’augmentation du débit.
- Niveau en crue : Le débit d’eau est significativement au-dessus de la normale, généralement en raison d’inondations. Les conditions peuvent être dangereuses avec des rapides violents. Il y a un risque accru de débris flottants et d’autres dangers.
Ces niveaux peuvent se trouver dans les descriptifs des parcours et aussi dans les applications dédiées à la navigation en eau vive qui permettent de voir le débit en temps réel.
Pour plus d’information concernant le débit et comment trouver les informations en temps réel, vous pouvez regarder l’article « Conditions en packraft ».
Des images de la Drôme à 15 (niveau moyen-bas) et 150 m3/s (crue).
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Vous avez peut-être déjà entendu parler des rivières en classe IV ? Comme dans beaucoup de domaines, la difficulté du parcours en eau vive est classée sur une échelle numérique. Cela vous donne un repère et vous aidera dans la prise de décision concernant le choix d’un parcours ou d’un autre. Vous pourrez trouver ce classement en cherchant dans les topos ou en discutant avec les locaux. Avec l’expérience, vous pourrez le déterminer vous mêmes.